Le général de Bollardière s'est opposé à son emploi parce que, sous prétexte d'efficacité immédiate, on s'éloigne des valeurs morales qui ont fait la grandeur de notre civilisation et de notre armée. A la veille de sa mort, Massu, qui a dirigé cette bataille en toute connaissance, admet qu'on aurait peut-être pu faire autre chose. Bigeard assume son action, car pour répondre aux méthodes de l'adversaire, il fallait lui faire comprendre qu'on était prêts à tout pour l'éliminer, quitte à en venir, dans un dernier stade, à des interrogatoires de choc.
Le capitaine Chaban , officier de renseignement du 3, RCP, dira, dans ses vieux jours, son état d'esprit pendant son séjour en Algérie. Le 20 août 1955, il était dans le Nord-Constantinois quand un responsable FLN a déclenché le massacre de populations européennes par des fellahs fanatisés. En intervenant dans l'exploitation d'agrumes d'un colon, j'ai vu, dit-il, pour la première fois des victimes égorgées: le grand-père, les parents, les enfants, toute la famille avait été massacrée. Et puis ce fut l'horreur absolue : ces ordures de fellouzes avaient cloué la petite fille, qui avait peut-être 8 ans, sur la porte... Depuis la rage et la haine contre les "fell" ne m'ont jamais quitté...
Et n'oublions pas qu'en pleine bataille d'Alger, le 28 mai 1957, à Melouza, toute la population masculine d'un village, soit 302 personnes, est massacrée par une unité de l'Armée de libération nationale ; elle est soupçonnée de fidélité à Messali Hadj et a refusé de se rallier au FLN. Ce crime de guerre civile a un tel retentissement international que la propagande du FLN tente de l'imputer aux parachutistes français...